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J’avais paré mon cœur de la plus belle des énergies, celle qui s’enthousiasme pour un rien et tresse des couronnes sur la tête de n’importe qui. Je m’étais attachée à ne lire que les critiques admiratives, à débusquer dans le texte la moindre perle tombée au fond du ruisseau et à ne regarder aucune étrangeté avec mauvais œil.
Mais en refermant Zizi Cabane, je réalise que mes efforts ont été vains. Ce cinquième roman de Bérangère Cournut – notamment connue pour son exceptionnel De pierre et d’os – bien que porté par une superbe plume, fourmille et bafouille plus qu’il ne dit réellement les choses. Si les premières pages sont grandioses, l’idée générale du roman vraiment de celles que je chéris, je dois avouer que chez moi, « la mayonnaise n’a pas pris ».
Et je suis la première déçue! Déçue d’avoir été déçue.
J’aime tellement ces fables poétiques, ces narrations qui disent la naissance, l’absence et la mort, d’une si douce manière. Qui osent ne pas s’embourber dans une tristesse de bon aloi, et la subliment avec poèmes et panache.
Mais entre les pages de Zizi Cabane, j’ai vu un grenier que l’on n’avait plus rangé depuis des années, des dizaines de pages (sublimes) éparpillées, trop d’idées qui, comme les rivières de Laguerre, peinent à rester dans leur lit. Un enchevêtrement, une volonté de trop en mettre, et un dernier tiers qui m’a laissée résolument sur ma faim.
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Odile a disparu, laissant derrière elle son mari Ferment et leurs trois enfants : Béguin, Chiffon et la jeune Zizi Cabane. Tante Jeanne arrive à la rescousse, Marcel Tremble surgit de nulle part. Chacun doit s’inventer une nouvelle vie, mais rien ne se passe comme prévu dans la grande maison. D’étranges phénomènes se produisent, les chagrins roulent sur des pentes inattendues…
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Si je ne vais pas m’étendre plus que tant – ce serait ridicule – je tiens néanmoins à souligner la formidable plume de l’autrice, son talent inégalé pour la fabrication d’images lumineuses et pleines, et certaines idées absolument grandioses. Ah qu’il est difficile de ne pas avoir aimé un roman que l’on pensait chérir longtemps! On se sent presque trahi.e.
Mais heureusement, il y a je le sens, tapie en moi, l’envie de faire miens les autres textes de Bérangère Cournut. Car je suis certaine que ceux-là sauront trouver un chemin.
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