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Photo du rédacteurloudebergh

Un été à soi, Ann Patchett.



Si la rentrée littéraire de janvier grouille de pépites que violences, abus et secrets habitent, j’ai choisi de faire miens plusieurs textes d’une infinie douceur. 

Pleins de toute la beauté du monde. 

De tout ce qui fait de lui – parfois – un coin de poésie. 


C’est tout à fait ce qu’a été pour moi, Un été à soi d’Ann Patchett. 

Entre ses pages : une famille, dans la plus belle acception que le terme peut avoir. 

Une de celle dont on rêve. Sensible, unie, intuitive et aimante. 


Quel bonheur de m’amouracher d’une famille saine. Heureuse. D’une famille qui ne dysfonctionne pas de mille et une manière, qui n’entrave ni ne blesse, n’écrase ni n’en veut. 

Quelle joie de lire un couple amoureux, années après années, enfants après enfants, et trois filles devenues adultes, au lien indéfectible. 

Quel ravissement, ces êtres qui se parlent!

Encore. Si bien. 

Ces êtres qui racontent. 

Et se racontent. 


*


Au printemps 2020, les trois filles de Lara retournent au verger familial dans le Nord du Michigan. Tout en cueillant des cerises, elles supplient leur mère de leur raconter l’histoire de Peter Duke, un célèbre acteur avec lequel elle a partagé à la fois la scène et une idylle l’été de ses vingt-quatre ans. Tandis que Lara se remémore le passé, ses filles examinent leur propre vie, leur relation avec leur mère, et sont amenées à reconsidérer le monde et tout ce qu’elles croyaient savoir. Empreint d’espoir, élégiaque, le neuvième roman d’Ann Patchett est une méditation sur l’amour – conjugal, de jeunesse – et les vies que les parents ont menées avant la naissance de leurs enfants.


*


J’ai d’abord été subjuguée par l’ambiance dans laquelle baigne le roman. Quelques pages suffisent à nous immerger tout à fait dans le quotidien estival de cette famille de cultivateurs.ices de cerises au fin fond du Michigan. Avec eux on participe à la cueillette, on se baigne dans les lacs, on discute au coin de feu. Parfois le ton monte – à peine. Car l’amour vole si près de chacun.e qu’il semble impossible à éloigner, ne serait-ce qu’une seconde. 


Une cerisaie verdoyante, des arbres gorgés de fruits, une mère, un père et trois filles que la vingtaine et le confinement font revenir. Trois filles qui veulent savoir. Qui veulent entendre. L’histoire de leur mère, sa jeunesse. Et cet été qui fit tout basculer. 

J’ai aimé l’écoute de ces filles, leur intérêt réel pour le court passé d’actrice de leur mère, pour l’histoire d’amour qu’elle partagea avec la star qui avait illuminé leur enfance et leur jeunesse, pour les choix qu’elle avait fait et qui l’avaient menée jusque-là. 


Un été à soi a le goût des cerises mûres, suave et entêtant. C’est un roman, fourmillant, touffu, qui donne corps à une réflexion pleine de douceur sur la nostalgie du temps qui passe, les liens familiaux quand ils ont su être choyés, et les pouvoirs de l’écoute. La vraie. 

C’est un magnifique témoignage littéraire sur le bonheur de faire famille. 


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