Si vous ne deviez lire qu’une seule série de bandes-dessinées pour la jeunesse, lisez Les carnets de Cerise, dont le sixième tome vient de paraître. C’est un bijou.
Le terme est galvaudé, je sais, on l’emploie à tout bout de champ, mais je ne trouve d’autres mots pour qualifier ces petits miracles que sont ces ouvrages : des trésors de grâce, de finesse et de tendresse.
Lorsque je rencontre Cerise, elle a onze ans.
Le cœur rempli de douleurs trop lourdes à porter pour une enfant, Cerise s’échappe en observant les gens, en découvrant les mystères dissimulés au creux de leurs vies, en s’arrangeant pour y apporter la lumière qu’elle peine à trouver dans la sienne. Un jour, dit-elle, elle sera romancière. Elle racontera la vie des femmes et des hommes qu’elle rencontre, se fera la voix de leurs secrets et de leurs doutes.
Lorsque je la quitte, en refermant ce sixième volume, Cerise a treize ans. Et une vie toute nouvelle qui s’ouvre à elle, pleine de promesses et de joies. Pleine de la vie des autres, qui l’ont fait grandir, apprendre, comprendre.
Et croyez-moi, c’est le cœur gros que je lui dis au revoir. Parce que je me suis attachée à elle comme je ne pensais pas le faire,
à sa famille et à ses amies extraordinaires aussi.
J’ai eu le sentiment de la regarder grandir comme une mère le ferait avec sa fille, l'adolescence arrivant. Et quelle émotion!
Tout dans cette bande dessinée sonne juste. C’est sensible, délicat et intelligent. Et ce n’est pas un hasard si elle a été maintes fois primée! Rien de manichéen entre ses pages, rien de simplet. L’ambivalence des émotions y est traitée avec superbe, ainsi que la mort, les disparitions, l’amour et l’amitié. C'est bien simple, j'ai adoré!
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