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La taille de nos seins, Agnès Jaoui.

Photo du rédacteur: loudeberghloudebergh


C’est drôle, voilà que je sèche complètement – cela ne m’arrive pas souvent. Alors que je termine La taille de nos seins d’Agnès Jaoui, je découvre mon inspiration divaguant dans le plus aride des déserts. La déception est là, c’est indéniable, mais cela ne m’empêche d’ordinaire pas d’aligner trois mots. Cette fois pourtant, c’est comme si celle-ci avait sucé la moelle de mes velléités d’écriture les plus tenaces. 


Je partais pourtant pleine de bonne volonté, pensant ce livre écrit pour moi. 

J’affectionne énormément l’artiste, la femme et la personne engagée qu’est Agnès Jaoui, et suis toujours infiniment touchée par ses films, ses prises de parole et ses combats. 

Aussi, quand j’ai appris qu’elle avait écrit un premier roman sur son enfance avec Isabelle et Cécile, ses deux amies de toujours, magnifiquement illustré qui plus est par l’une d’entre elles, je ne pouvais qu’y sauter à pieds joints. 


*


La première fois que j’ai vu Isabelle, elle avait les cheveux verts. J’avais sept ans, j’arrivais de Sarcelles, mon village natal, pour débarquer à Paris, en plein cœur du cinquième arrondissement, et tout m’était étranger. 

La première fois que j’ai vu Cécile, je ne m’en souviens pas. Peut-être parce qu’elle m’a semblé tout de suite familière? En psychanalyse, je crois, on dit de l’amitié qu’elle se divise souvent en deux attirances : pour son même et pour son ombre. Son pareil et son contraire. 

Nous étions trois amies, nous ne savions pas encore que ce serait pour la vie, et nous avons découvert ensemble les garçons, la transformation de nos corps, le point de vue de l’autre, et l’infini réconfort de l’amitié. 


A.J.


*


Mais en le refermant une grosse heure plus tard, j’ai contemplé mon enthousiasme se faire la malle soigneusement, laissant derrière lui quelques assertions un peu tristes : j’avais trouvé la langue pauvre, le style sans grand intérêt et avais été saisie par le manque de profondeur du récit. Il y avait pourtant de très belles idées – touchantes et à propos – et plusieurs drames méritant toute mon attention, mais rien ne m’a semblé discuté, réellement abordé. Tout me paraissait survolé, à peine lâché, balancé là comme ça et laissé en pâture.


Et si l’idée était de rendre hommage à une amitié de plusieurs dizaines d’années, j’ai trouvé qu’il y manquait définitivement quelque chose. À aucun moment n’ai-je senti d’élan, de souffle ou même pire : de désir de raconter. Comme si Agnès Jaoui avait commis ce texte en vitesse, sans trop y mettre de ce qu’elle est : passion, intelligence et combat. 

Dommage. 

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Louise DE BERGH, Chardonne. 

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