Que soit tressée sur la tête d’Amandine Dhée une couronne de laurier! Immédiatement. Que toutes les mères, de France et de Navarre, brûlent un cierge ou allument deux ou trois cônes d’encens. Et que toutes les féministes du coin (ayant ou pas procréé) déposent sur son palier quelques gerbes fleuries.
Pour la remercier de cette femme brouillon.
De ce texte irrésistible,
de cette langue drolatique,
de cette irrévérence délicieuse.
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« Le meilleur moyen d’éradiquer la mère parfaite, c’est de glandouiller. Si faire voeu d’inutilité est déjà courageux dans notre société, pour une mère, c’est la subversion absolue. Le jour où je refuse d’accompagner père et bébé à un déjeuner dominical pour traîner en pyjama toute la journée, je sens que je tiens quelque chose. »
D’une écriture débordante d’ironie, Amandine Dhée évoque la maternité et cherche une alternative au rôle que la société voudrait lui assigner. Un livre désopilant qui écorne le fantasme idéalisant les femmes enceintes et les mères parfaites.
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J’aime voir la maternité envahir le terrain de la littérature. Ôter aux hommes la chasse gardée des sujets. Et entrer dans le bal avec l’assurance de la justesse, de l’intelligence et de la grâce.
Je lis Julia Kerninon avec bonheur, Marie Pavlenko, Juliette Rousseau, Ingrid Thobois, Audur Ava Olafsdottir ou Carole Fives.
Je les dévore. Je me délecte de leurs mots.
De la puissance de leur verbe.
De l’incandescence de leurs propos.
Je trouve la maternité terriblement photogénique – et désespérément faite pour la littérature.
Aussi, quand je découvre une autrice capable de faire du sujet autre chose (encore), il n’est pas galvaudé de dire que je bois du petit lait!
La femme brouillon n’est pas seulement un précis juste, tendre et intelligent,
c'est un petit texte infiniment drôle, brillant et salutaire.
Élégant et plus que jamais libérateur.
C’est un livre irrévérencieux en diable, désopilant à bien des égards, léger et profond tout à la fois.
Court, hyper vrai, il se lit le sourire rivé aux lèvres (et la joie au cœur).
On se jure qu’au moindre petit coup de mou, on le relira.
Et plutôt deux fois qu’une!
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