Fermentation rébellion est une petite philosophie de la fermentation.
C’est ce que le sous-titre indique du moins.
– Ce qui est, en soi, tout un projet.
Qui a le mérite de faire germer dans les esprits et les cœurs quelques questions:
Euh, la fermentation, c’est l’art de laisser pourrir des trucs dans des bocaux?
Et pour les plus au clair :
Comment pourrait-on attacher à un procédé de conservation une philosophie quelconque?
Les réponses sont dans cet essai aussi vivifiant qu’enthousiasmant.
Au cœur d’un texte qui nous propose de changer par là même
notre regard sur le monde,
visible et invisible.
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La fermentation existe partout. Un tiers des produits que nous consommons en est issu. Ce processus naturel de transformation des aliments grâce aux bactéries et aux moisissures est une pratique low tech ancestrale qui permet de conserver des aliments, de les rendre aussi plus digestes et savoureux.
Depuis quelques années, par souci d’hygiène, nous cherchons à éliminer tous les germes de notre environnement, sans distinction. Or, l’immense majorité des micro-organismes sont bénéfiques pour notre santé et nos écosystèmes. La richesse de notre diversité microbienne influence notre identité : nous sommes ce que nous mangeons. Et ce que nous mangeons façonne le monde.
La fermentation nous invite à entrer en relation avec le vivant, elle questionne notre manière d’habiter notre planète, de « faire société ». À la fois écologique, politique et sensible, elle agit de façon performative pour une philosophie de la transformation.
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J’aime les personnes engagée. Entières. Porteuses d’idées et d’espoirs.
Les gens que l’assertion après moi le déluge fait bondir, ceux que la crise climatique ne laisse pas de marbre, sidérés et attentistes.
Thien Uyen Do est de ceux-ci.
Libre, sensible, inspirante.
Témoignant d’une vie de travail joyeuse et juste,
toujours en lien
avec la terre, les êtres et les autres.
Dans Fermentation rébellion, elle nous donne à lire un petit précis qui résonne d’une formidable énergie. Ultra-rigoureux, méticuleux et curieux, il plaide pour une cause qu’on ne peut que défendre.
C’est intriguant, sensible et technique tout à la fois.
Lumineux, aussi.
Simple et grisant, plus que tout.
Mais c’est un texte essentiel. Politiquement, j’entends.
Un pas de côté qui remet l’église au milieu du village, et transforme un procédé millénaire en enjeu
éthique et écologique.
La fermentation pourrait être, selon Thien Uyen Do, une des nombreuses pierres nécessaires à l’édification d’un monde plus juste et plus vivable.
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