Douceur.
Voilà le terme qui caractérise le mieux le dernier-né de Gaëlle Josse.
Douceur, oui.
Mais j’avoue que cette clémence m’a quelque peu rebutée au début. Je trouvais le texte un peu plat, manquant de sève, de suc, d’élan. Il était beau certes, mais un peu ennuyant. Un brin désincarné, comme s’il avait été écrit d’une maîtresse main… mais sans conviction, sans nécessité.
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7 jours, 1000 kilomètres. Agnès, danseuse, tourne un jour le dos à sa vie. Elle part. Un périple lent, un itinéraire sans logique apparente. Dans quel but ?
Dans son sac, il y a un livre. Il est la raison de ce voyage qui la conduit à l'autre bout de l'Europe. Continuer à vivre exige parfois d'étranges détours.
Dans ce nouveau roman, on retrouve la sensibilité de Gaëlle Josse. Elle signe ici un texte bouleversant et lumineux sur la quête de soi. C'est aussi une déclaration d'amour aux livres, à la littérature, et à toutes les vies de papier qui nous rendent un peu plus vivants.
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Et puis j’ai vu les pages filer. Les unes après les autres. Les histoires s’imbriquer. L’hier, l’aujourd’hui, les mort.e.s, les vivant.e.s, les êtres de chair et de papier.
Et la douceur qui les baignait a pris une toute autre couleur. Comme si mon cœur avait fait sien ce bercement, lui avait trouvé un charme plus que certain, une grandeur même.
Je m’y suis coulée comme dans un bain. Lentement. Soigneusement.
J’ai laissé les mots me prendre, les phrases s’installer sous mon crâne, les images peupler mon esprit. Et dans cette histoire d’amour que la mort jamais ne brise, cette résurrection, je me suis sentie bien. Comme dans un cocon.
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