Folie entre mes doigts d’Alice Botelho a tout arraché en moi. Les larmes et les peintures, la rage – ma peau. Il a tout écorché. Mon cœur, mes tripes et mes souvenirs. Mon silence et ma colère. Il a tout bousculé, tout repeuplé. Il m’a collé le nez sur ce que je refusais de voir, il a fait ça. Il m’a dépliée doucement, comme un bandage qu’on enlève, il m’a secouée, est venu trifouiller les plaies encore purulentes.  Et puis il a affirmée : oui, tout ceci peut être Résistance.

J’ai décidé il y a une petite semaine, de faire de la folie mon « thème du moment ». Je procède souvent ainsi : une lecture, une émission, un sujet me passionne et me voilà prise du désir de tout lire à son sujet. Je dresse alors des petites listes, copie-colle des couvertures de roman sur le bureau de mon ordinateur, consulte les différents catalogues des bibliothèques de mon coin et me lance dans ma quête littéraire.  Quand la psychose s’est dessinée comme comme mon prochai

La végétarienne de Han Kang est une claque. Sonore. Rageuse. Définitive.  C’est un Absolu fait texte, la parfaite maîtrise en sa plus pure acception.  L’originalité, la splendeur et l’horreur, le tout ruisselant d’à peine 200 pages.  C’est LE texte contemporain que j’attendais, celui que je ne trouvais nulle part depuis plusieurs mois, rempli d’une force que je ne voyais plus que dans les récits que les années avaient façonnés. Mais La végétarienne est tombée entre mes mains,

Il y a quelques temps, j’ai lu L’été où tout a fondu de Tiffany McDaniel, un livre ample et percutant, qui m’avait beaucoup impressionnée. En terminant Sula, de l’immense Toni Morrison (écrit 40 ans plus tôt), je prends conscience de la force de ce que l’on nomme classique : être capable de forger un réel, de travailler un univers qui jamais ne cessera d’ être , dans la vie, le cœur et l’imaginaire des gens. Et dans les livres des auteurs.ices à venir.  Être à l’origine de t

Il est des vies comme des envolées. Des décollages, des traversées.  Il est des vies qui méritent d’être contées,  parce qu’elles sont immenses, heurtées, soignées.  Il est des vies qui permettent de comprendre : les avancées, les combats d’hier et d’aujourd’hui. Des vies qui disent haut et fort : regardez, tout cela, ces mots, ces idées, c’est parce que j’étais là. Parce que je me suis battue, aux côtés d’autres,  avec et contre moi-même.  Il est de vies qui pansent les bles

Ça y est, j’ai été prise au « piège Sally Rooney ».  J’avais soigneusement cru pouvoir éviter le phénomène, le regarder de haut, de loin, depuis ma tour d’ivoire de lectrice d’auteur.ice.s « connu.e.s mais pas trop », continuer à dire que les best-sellers ce n’était pas pour moi, qu’il serait bien inutile de rajouter une pièce dans la machine et puis…  Et puis je suis rappelée qu’il y avait souvent un feu à l’origine de la fumée.  Et que ce feu avait peut-être quelque chose d